27.4.14

St. Tropez, Too Faced et moi - Palette "A la mode eyes" de Too Faced

Too Faced a encore frappé ! Une nouvelle palette fleurant bon l’été avec des couleurs fraîches et dynamiques, un petit nom qui colle bien, le tout rassemblé dans une boite métallique tout aussi estivale que ce qu’elle contient. Vous vous doutez bien que si je vous en parle aujourd’hui c’est que j’ai évidemment craqué pour le nouveau produit de la marque et que je compte vous partager mon avis. 

Comme toujours la marque propose une palette aussi pratique que mignonne contenant neuf teintes pour la plupart faciles à porter et à associer. L’ensemble des couleurs se déclinent dans des tons chauds rappelant les longues journées ensoleillées passées à la plage, à la terrasse d’un café ou tranquillement au frais chez soi un verre de sirop à la menthe à la main. Avec des petits noms tels que « Soleil », « De La Mer » ou « Côte d’azur », c’est sûr Too Faced nous encourage grandement à profiter des beaux jours qui s’annoncent. 



A ma grande surprise je n’ai trouvé dans cette palette aucun fard mat. Fait plutôt rare de la part de la marque qui met souvent en valeur l’aspect, pratique, discret et sophistiqué des textures mattes. Avis donc aux fans des effets irisés et pailletés largements mis à l’honneur dans cette palette. On peut supposer que Too Faced aura voulu rappeler l’esprit « paillette » et souvent « bling bling » de la région durant la période estivale.


La première association de couleurs mises en avant par la marque se compose donc de trois teintes relativement faciles à porter au quotidien ; probablement la raison pour laquelle Too Faced la présente comme celle idéale pour un maquillage de jour. « St. Tropez » ouvre la marche et se présente comme un beige clair constellé de très fines particules dorées venant réchauffer et illuminer sa base très nude. « Cannes » l’accompagne en beauté avec sa base cuivrée tirant vers l’orange, je lui reproche toutefois un manque flagrant de pigmentation. Pour pouvoir l’utiliser correctement et obtenir autre chose que des paillettes j’ai dû humidifier mon pinceau pour prélever ses pigments. Malheureusement même à l’aide de cette technique le tout n’est pas complètement homogène et il faut accumuler les couches pour obtenir une bonne couvrance. Enfin on trouve « Soleil » un marron chaud presque chocolat très pigmenté et extrêmement simple à estomper. 

 

La seconde association de couleurs présentée par Too Faced se nomme « Classic » ; elle  est composée des teintes « Riviera », « Jardin » et « Côte d’Azur », à peu de choses près elle ressemble plutôt pas mal à la précédente. « Riviera » est un champagne un peu plus chaud que « St. Tropez » et est complètement irisé, il est très pigmenté et simple à travailler, c’est une bonne base pour de nombreux maquillages nudes ou colorés. Nous trouvons pour le compléter, « Jardin », un rose possédant de très jolis reflets pêches. Malheureusement ce fard possède les mêmes défauts que « Cannes » et a besoin d’être humidifié pour être réellement mis en avant, une contrainte assez pénible si l’on manque de temps. Pour fermer la marche arrive « Côte d’Azur » un marron plus froid tirant presque vers le vert ou le gris. C’est un fard bien pigmenté et facile à estomper ou à associer aux autres teintes de la palette. 

 

Dernière association et non des moindres, la combinaison « Fashion » composée de teintes pas franchement les plus discrètes. Pour commencer on trouve « La Croisette » un champagne presque blanc tirant très légèrement vers le jaune, il n’est pas complètement opaque une fois appliqué sur la paupière mais apporte un voile irisé et lumineux très agréable pour relever un maquillage sombre. La teinte m’ayant le plus effrayée et étonnée à la fois est « Monaco » un fuchsia très pigmenté et discrètement irisé. Il est plutôt facile à travailler mais je recommande tout de même d’avoir la main légère afin de ne pas ressembler à un pot de peinture. Dernier fard de la palette, « De La Mer » est un bleu tirant presque vers le noir une fois appliqué sur les paupières, il permet d’apporter ce qu’il faut d’intensité au maquillage et tranche clairement avec l’ensemble des tons chauds composant la palette. Il possède la même texture que « Monaco » et doit donc être utilisé avec précaution sous peine de ressembler à un panda. 

 

Si j’aime dans l’ensemble beaucoup les couleurs composant cette nouvelle palette de Too Faced je regrette énormément le manque de pigmentation de deux des fards colorés (« Cannes » et « Jardin ») qui rendent l’objet moins attractif et beaucoup moins pratique à utiliser au quotidien, il faut donc avoir envie de prendre le temps de les travailler. Autre défaut des fards, il sont plutôt poudreux à cause de leur nature irisée. Il faut ainsi penser à bien tapoter son pinceau avant utilisation et prélever le moins de fard possible en superposant les couches, un détail important si vous n’avez pas beaucoup de temps pour soigner votre regard le matin. 

Au delà de ces défaut j’aime beaucoup cette palette pour l’association des couleurs qui la composent, son packaging et le petits noms de ses fards absolument adorables. C’est donc un bel objet à ajouter à votre collection si vous recherchez un produit coloré, estival et facile à transporter. 

Son prix : 35€

 

17.4.14

Ma premiere experience Louboutin (ou le suicide de mes economies)

J’aurais aussi pu nommer cet article « Finalement, ça ne s’est pas si mal passé », car à force de parcourir les articles de blogs, les pages de forum, les commentaires divers et variés j’anticipais énormément ma première visite chez le roi de la pompe à la semelle rouge : Christian Louboutin. Depuis plusieurs années à m’intéresser à la mode et cumuler les basiques et autres pièces colorées dans ma garde robe j’ai évidemment été attirée (comme beaucoup) par les célèbres paires de chaussures à la semelle écarlate. Hypnotisantes, tranchantes, vibrantes et sublimes, il me les fallait.

Attirée comme mon chat devant un paquet de croquettes tout neuf j’étais affamée d’enfin pouvoir, moi aussi, habiller mes pieds de ces souliers tant fantasmés. Car oui j’ai des fantasmes matériels : des chaussures, des sacs, des vestes, du maquillage (mais ça vous le savez déjà). J’aime les belles choses, et pour la plupart d’entre elles, cela ne restera probablement qu’un doux rêve sans conséquences financières. Mais les Louboutins m’obsédant depuis des années (sept ans environ) (quand même) me semblaient désormais être un luxe devenu « abordable » mes économies me permettant ce gouffre financier. Alors j’ai pris mes billets de train pour Paris, organisé un long weekend et me suis rendue dans l’une des trois boutiques Christian Louboutin de la capitale. 


Comme je suis légèrement névrosée j’avais préparé le terrain en amont. J’avais repéré les modèles qui me faisaient envie, les boutiques les plus favorables pour les trouver, l’heure et le moment de la semaine durant lesquels il était le plus avantageux de se pointer pour claquer l’équivalent d’un loyer. Et comme l’ensemble des avis que j’avais lu sur les blogs n’étaient pas les plus positifs quant à l’accueil des « madame-tout-le-monde » dans les enseignes de la semelle rouge j’avais sacrément la trouille le jour J de mettre mon nez dans l’antre du démon. Allais-je être mal reçue ? Ma première expérience avec mes chaussures de rêves allait-t-elle demeurer un bon souvenir ? Des clientes beaucoup plus riches que moi allaient-t-elles être privilégiées ? Tant de questions finalement futiles et presque déplacées puisqu’après tout j’étais celle qui allait dépenser mon argent. Pour une paire de chaussures.  Enfin deux, mais ça nous y viendront après. 

J’ai repris mes esprits et me suis forcée à relativiser en arrivant devant la boutique et les choses sérieuses ont commencé. 

Comme j’avais pris mes précautions je suis arrivée un bon quart d’heure avant l’ouverture de la boutique, ouverture plus tardive que l’ensemble des commerces que je fréquente puisqu’il était 10h15. Le personnel était déjà présent dans le petit magasin et j’ai pu constater que deux des mythes de l’internet étaient bien réels : un portier garde effectivement la porte et une cliente plutôt fortunée voulait à tout prix entrer dans la boutique récupérer ses chaussures avant de prendre l’avion.  Pour autant tout s’est bien passé, à dix heures et demie tapantes le portier a libéré l’entrée et à peine entrée dans le magasin une vendeuse s’est aussitôt occupée de moi. 


Je lui ai indiqué avec entrain que je venais faire l’achat de mes premières paires et que je désirais acquérir des classiques afin de les porter partout, tout le temps et surtout longtemps. Elle m’a fait faire le tour de la boutique (pas plus grande que mon salon mais terriblement belle et lumineuse) et présenté les différents modèles qui pouvaient me convenir en termes de formes, de hauteurs de talons ou de coloris. Une fois mes goûts et désirs en tête elle m’a invitée à prendre place sur le canapé présent dans la pièce et est revenue avec plusieurs boites siglées « Louboutin » contenant peut-être mon bonheur. Après plusieurs essayages et ajustements, de nouvelles boites en carton à mes pieds et un grand sourire collé aux lèvres j’ai fini par jeter mon dévolu sur deux paires allant traverser les années avec moi : une paire noire et une paire nude. Plus classique tu meurs. 


J’aurais évidemment voulu céder à la tentation de ces magnifiques escarpins en velours bleu extrêmement dynamiques et attractifs ou ces belles chaussures en python au motif complètement canon et délicatement coloré mais pour l’une c’était encore un risque de ne pas les porter souvent et pour l’autre l’impossibilité totale de les acheter. J’ai ainsi décidé de ramener à Lyon une jolie paire d’escarpins nudes vernis dans le modèle « Ron Ron » (comme le chat ou l’un des membres de la fratrie Weasley c’est au choix) pour leur forme douce, à la cambrure élégante et aux talons complètement praticables leur base étant plutôt « épaisse » et donc stable. Le fini vernis venait ajouter au tout une touche très girly et permettant au coloris « nude » d’harmonieusement se fondre avec ma peau.



L’autre paire fut pour moi l’inattendu coup de cœur. Comme beaucoup d’admiratrices de la marque je souhaitais acquérir une paire du fameux modèle « Pigalle » pour son design diablement sexy et féminin. Mais comme souvent, pas de chance, le modèle était victime de son succès et plus une seule paire en stock. Pour me consoler la vendeuse m’a fait découvrir les « Décolleté » des escarpins à la cambrure absolument canon et aux extrémités moins pointues auxquelles je ne suis pas tellement habituée et que je délaisse souvent pour les mignonnes chaussures à bouts ronds. Les « Décolleté » virent donc habiller mes pieds et en moins d’une seconde je craquais pour leur rendu à la fois chic et rock, le bout pile poil entre l’arrondi et le pointu terminant de me séduire. Le cuir noir brillant et de bonne qualité des chaussures tranchant merveilleusement bien avec les semelles rouges je suis immédiatement tombée amoureuse et ai aussitôt décidé d’ajouter cette paire à la liste de mes futures acquisitions. 



J’ai donc acquis en une petite matinée deux belles pièces de l’un des chausseurs les plus populaire : les « Ron Ron » nudes vernies et les « Decolleté » en cuir noir mat toutes les deux en talons de dix centimètres. Deux paires que je compte bien porter régulièrement et avec le plus de tenues possibles ! 

Quelques astuces à savoir avant de vous lancer vous aussi dans l’aventure Louboutin ? 

- Quand venir et dans quelle boutique ? Dans l’idéal je vous recommande de vous pointer en semaine afin d’éviter la foule du weekend et de préférence dans la matinée. La vendeuse m’a par ailleurs confié que la plupart des gens venaient en deuxième partie de journée étant ainsi contraints de faire la queue à l’entrée du magasin. Les boutiques ne pouvant pas accueillir beaucoup de monde ceci crée souvent de l’insatisfaction à cause de l’attente et / ou de l’indisponibilité des modèles. 

- Les vendeurs sont-ils hautains et inaccessibles ? C’était l’une de mes principales craintes et je n’ai pas du tout eu affaire à ce type de profil. Je me suis rendue rue de Grenelle où les vendeurs et vendeuses étaient adorables, souriants, accueillants et de bon conseil. Evidemment je ne peux pas parler pour les vendeurs des autres enseignes mais je pense que quand les vendeurs ont le temps de pouvoir s’occuper de vous l’expérience ne peut que bien se passer c’est pourquoi je vous recommande de venir le matin. 


- Comment entretenir mes chaussures ? Je recommande de faire poser un patin sous vos chaussures, les semelles étant fines il serait dommage à force de les porter de les trouer. Après une dizaine d’utilisation, vous pouvez vous rendre chez votre cordonnier. Pour ce qui est de l’entretien du cuir, appliquez le même traitement qu’au reste de vos chaussures.  

- La semelle rouge va-t-elle s’user ? Oui. S’agissant de laque déposée sur la semelle elle va forcément se griffer et disparaître. Mais pas de panique ceci n’arrive que sous le patin de la chaussure et donc la partie non visible (celle toujours colée au sol), pas de risque de voir le reste de la semelle se ternir. Ou bien vous avez une façon très louche de porter vos escarpins. 

- Comment les paires sont-elles taillées ? Vais-je chausser plus petit ? Personnellement je recommande d’essayer au moins votre première paire en boutique pour vous faire un avis. Pour certaines il a fallu porter plus petit, d’autres plus grand, moi je n’ai pas eu à « changer » de taille. Cependant les vendeurs vous font d’abord essayer les chaussures avec des mi-bas (pas franchement glamours) pour que votre pied glisse bien dans le soulier puis sans afin de vérifier que votre pied est bien adapté. 


J’espère avoir pu retranscrire ma visite chez Christian Louboutin le mieux possible et vous avoir fait vivre mon expérience avec moi. Si ce n’est pour un achat, je recommande aux curieuses de se rendre dans l’une des boutiques pour la décoration, l’étalage de souliers de princesse, de couleurs chatoyantes et de semelles rouges hypnotisantes. J’en garde donc un très bon souvenir (encore bien frais) (comme mon rhume) et pense déjà à l’achat d’une nouvelle paire, vous savez, ces fameux escarpins en velours bleu… C’est beau de rêver ! 

13.4.14

Full speed, le corail dynamite de chez Mac

Je suis tombée amoureuse de cette teinte à l’instant où je l’ai aperçue au travers d’une vidéo Youtube. Perdue parmi des dizaines elles sortait du lot : vive, dynamique, colorée et estivale, elle avait tout pour plaire et il me la fallait absolument. Dans les plus brefs délais. 

Et comme je n’ai aucune résistance à la tentation, j’ai bien vite rassemblé de quoi me procurer ce nouveau rouge à lèvres dans mon sac et me suis précipitée dans le centre ville de Lyon pour la faire mienne. Arrivée à l’heure de pointe dans la boutique Mac de la presqu’île j’ai failli passer à côté tant le magasin était bondé d’accro à la marque. C’est donc heureuse et soulagée que je suis ressortie de la boutique avec mon précieux rouge à lèvres telle une athlète à l’apogée de ses performances sportives (comment ça un rapport au maquillage absolument démesuré ?). 



Les jours suivant le nouveau membre de ma collection a donc pris place sur mes lèvres pour une nouvelle journée de travail qui méritait bien un petit coup de bonne humeur. Mais que penser de la chose après plusieurs semaines d’utilisation ? Pour commencer je suis toujours aussi fan de la couleur pourtant pas dans ma catégorie colorimétrique favorite.  Nous avons ici affaire à un corail avec de grosses dominantes rosées neutralisant ainsi toute tentative de discrétion. La couleur tout juste appliquée sur les lèvres tire même carrément sur le fluo ce qui n’est pas nécessairement ma tasse de thé, il est toutefois possible de tempérer cet aspect très voyant en l’estompant au doigt. 

L’application est la plus facile qu’il m’ait été donnée de rencontrer avec les produits Mac. Mais cela n’est pas miraculeux et est spécialement dû à la formulation particulière et voulue de la gamme de rouges à lèvres « Sheen Supreme » de la marque. Très crémeux et reflétant bien la lumière, leur application est la plus facile du monde, difficile de faire une erreur ou de ne pas pouvoir rattraper cette dernière. 


Malheureusement ces différents avantages créent également un gros défaut : une tenue un peu limite. Le rouge à lèvre étant très crémeux et brillant, la couleur a tendance a perdre de son éclat et disparaît assez rapidement de nos lèvres. Pour celles qui n’aiment pas le fluo c’est une bonne nouvelle car la couleur devient plus abordable cependant je trouve dommage de voir un produit se transformer aussi vite. Si vous passez a table avec « Full Speed » sur la bouche, je vous recommande donc chaudement de vous munir de votre bâton de rouge dans votre sac sous peine de vous retrouver lèvres nues. 



« Full Speed » est donc une teinte que j’aime beaucoup porter pour apporter un coup de fouet à mon maquillage et dynamiser mes journées. Etant plutôt de la famille des « voyants » je reste très sobres pour le reste de mon maquillage en travaillant mon teint de façon lumineuse et en adopte un trait d’eyeliner pour seul maquillage des yeux. C’est également une couleur qui convient parfaitement aux peaux claires (les blondes, c’est votre futur meilleur ami) et aux peaux foncées. 

Vous l’aurez compris, j’aime beaucoup ce rouge à lèvre qui va merveilleusement bien aller avec les semaines printanières qui s’annoncent ! Et vous ? Tentées ?   

Son prix : 19,50€


1.4.14

La revanche en Prada : chronique d’un echec annonce ?

Il y a dix ans j’ai dévoré et adoré lire « Le diable s’habille en Prada »,  lorsqu’il est sorti en salles je me suis précipitée au cinéma pour le voir et ai prolongé ce plaisir en me procurant le DVD que j’ai visionné une bonne trentaine de fois avec le même enthousiasme. Alors quand je suis tombée complètement au hasard sur la suite de ce roman léger et extrêmement distrayant à la Fnac j’ai évidemment attrapé la chose qui a rejoint la pile de mes nouveaux achats et futures lectures. J’ai patienté un petit mois avant de le lire mais comme je trépignais d’impatience j’ai fini par céder à mes impulsions et commencé ma découverte de cette suite. 

Mon bilan à chaud ? Une énorme déception. Je suis bien triste de le reconnaître, mais cette fois-ci Andrea et les frasques de Miranda Priestly n’ont eu aucun effet sur moi si ce n’est de me refroidir. Si j’ai aimé retrouver les personnages principaux de la précédente intrigue ces derniers n’ont plus tout à fait la même prestance, la même énergie ou de quoi stimuler l’intérêt du lecteur comme il se doit. Nous nous retrouvons projetés dix ans en avant ; les personnages ont changé et on le ressent. Mais où en sont les héros ? Que fait Andrea ? Qu’est devenue Miranda ? Je vous raconte tout (ou presque), tout de suite !


Nous sommes donc projetés dix ans après la démission d’Andrea de son poste d’assistante chez Runway. Elle est désormais une femme parfaitement accomplie maîtresse de sa carrière professionnelle à la tête d’un magazine haut de gamme de mariage (« The plunge ») rencontrant un succès constant qu’elle co-dirige avec son associée et meilleure amie Emily Charlton. Oui vous avez bien lu. Son ancienne supérieure hiérarchique et gardienne de nombreuses de ses névroses, fait désormais front commun avec elle et les deux jeunes femmes s’épanouissent professionnellement dans le même domaine. Au delà de leur carrière les deux femmes partagent des amis et des activités communes les liant dans de très nombreux domaines. L’histoire s’ouvre ainsi avec le mariage d’Andrea qui s’apprête à épouser l’un des grands noms de la société New Yorkaise. 

Tout semble donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que la jeune femme ne rencontre milles et unes contrariétés tout au long de l’histoire.  Mais l’élément majeur, et celui faisant revenir Miranda Priestly sur le devant de la scène, est l’intérêt du groupe d’édition Elias-Clark pour le magazine d’Andrea et Emily. Adoptant toutes les deux des positions différentes vis-à-vis de ce nouvel intérêt porté à leur magazine il sera source de nouveaux conflits. 



Si l’histoire aurait pu être exploitée de façon intéressante et dynamique à la vue de cet élément perturbateur et définitivement source d’angoisses pour Andrea et Emily il n’en est rien. Ce que je reproche principalement à ce roman c’est le manque, que dis-je, l’absence complète d’intrigue. Aucun des chapitres présents dans le livre ne fait complètement suite à son précédent, le lecteur est projeté dans des ellipses narratives immenses et n’a pas l’impression de suivre un fil conducteur, une évolution précise. Chaque chapitre aborde un thème (et souvent un problème rencontré par Andrea) qui n’a pas nécessairement de lien avec le précédent ou encore le suivant. De même ces différentes contrariétés ou moments de vie n’apportent rien de concret à l’histoire si ce n’est le fait d’ajouter physiquement des pages au livre. 

J’étais pourtant très contente de me plonger de nouveau dans l’univers du luxe, de l’inaccessible et du rêve projeté par l’univers de la mode, des grands photographes et du mariage dans lequel évoluent Andrea et Emily. Avouons-le nous lisons aussi ce genre d’histoire pour l’étalage de marques, les descriptions de tenues toujours sophistiquées et recherchées… ce que je n’ai que très peu retrouvé ici. L’histoire aurait pu s’en trouver soulagée mais comme son intrigue se noie au milieu des aléas et plaintes d’Andrea nous n’avons même pas l’enrobage  « nécessaire » et salvateur pour nous aider à nous accrocher au récit. 

Et même si l’intrigue se déroule ici dix ans après le premier roman, je n’ai pas pu m’empêcher de noter des différences majeures. Celles peut-être qui n’ont pas fait pencher « La revanche en Prada » du bon côté de la balance. L’une d’elles est la construction narrative du récit : dans cette version tout est raconté à la troisième personne ce qui change immédiatement notre perception de l’histoire. Si dans « Le diable s’habille en Prada » nous vivons l’histoire directement au travers des yeux d’Andrea qui nous raconte le tout à la première personne nous somme beaucoup plus passifs et prenons beaucoup plus de distance dans ce nouveau volume. 


Andrea a également perdu cette personnalité combative et dynamique qui la caractérise dans le premier livre. Cette énergie qui lui permettait autrefois d’affronter les milles et un désirs de Miranda lui manque dans ce livre, elle apparaît plus plaintive et presque passive vis-à-vis des évènements qui se déclenchent autour d’elle, semblant arborer des oeillères pour éviter d’affronter la réalité. Est-ce dû à son cadre de vie plus posé ? Les habitudes professionnelles, sentimentales et amicales qui font son quotidien ? La naïveté et la curiosité de l’héroïne du « Diable s’habille en Prada » nous manque et nous avons du mal à nous identifier à la nouvelle Andrea. 

Selon moi un autre élément vient gâcher la lecture de ce livre : là où nous  nous attendions de retrouver Miranda (le sous titre du livre étant « Le retour du Diable ») très régulièrement au fil des pages nous trouvons à la place : Andrea, Andrea et toujours Andrea. La reine des pestes ne fait ainsi que quelques apparitions dans ce livre et les confrontations entre les deux femmes nous manquent. Si l’ombre de Miranda devient presque omniprésente dans les pensées d’Andrea à un certain stade du récit nous ne retrouvons pas la verve et la cruauté de la papesse de Runway. Et je l’avoue j’espérais renouer avec elle au fil des pages… Par pur sadisme envers cette pauvre Andrea martyrisée dans le premier livre ? Pour les litanies interminables d’ordres aussi loufoques qu’impossibles à réaliser ? Je dois reconnaître qu’elle m’a manqué. Comme à l’intrigue. 


Comme je ne souhaite pas terminer cette revue sur une note complètement négative je dois admettre que j’ai tout de même passé un bon moment en lisant ce roman, l ‘écriture est fluide et même si l’histoire en elle même (ou du moins les attentes que j’en avais) n’est pas la plus satisfaisante elle est tout de même distrayante. J’ai adoré retrouver les personnages grandis et changés tout comme la nouvelle relation Emily-Andrea aussi contre nature qu’amusante et rafraichissante. 

C’est donc le roman « Chick-lit » que je conseille pour une lecture sans prise de tête et reposante si vous souhaitez vous développer une petite bulle confortable dans votre quotidien.  Malheureusement il ne s’adresse pas aux amoureuses et amoureux du « Diable s’habille en Prada » qui ne trouve pas dans ce nouvel opus une suite bien amenée ou venant terminer en beauté la série.